Le ressort pastoral dans Les mystères de Paris
Subject Area
French and Francophone Studies
Abstract
Alors qu’en 1830 le gouvernement français parait ses ambitions d’une teinte résolument extraterritoriale et algérienne, le Paris romanesque continuait d’attirer les ambitieux et de rallier les Rastignac, Saccard et autres Georges Duroy. A contrario de cet exode, on ne trouve guère qu’une minorité à délaisser la capitale pour une Province presque benoite, avec son immobilisme rural et salvateur. En 1832, Derville, désabusé, sonnait alors chez Balzac le signal du retour à la terre : « Moi, je vais vivre à la campagne avec ma femme, Paris me fait horreur. » [1]
Cela étant, quelques 45 ans avant la brutalité agraire d’Emile Zola, [2] et dans les dernières années de la conquête de l’Algérie, Eugène Sue, écrivain d’abord, député socialiste ensuite, prit le parti dans Les Mystères de Paris de proposer des solutions pastorales et exogènes à la corruption et aux inégalités parisiennes.
Nous proposons d’examiner comment Sue oppose au mouvement centripète, parfois délictueux, qui regroupe dans la capitale les convoitises, une communication ténue et subreptice avec une périphérie bucolique, nationale ou étrangère, politique et économique. Dans Les Mystères de Paris, nous montrerons que Sue dessine une politique des corps via une entreprise de dissémination privée et comment le roman feuilleton, orchestrant le mimétisme des aspirations pastorales et tutélaires, a bravé la tendance concentrationnaire observée par Foucault.
[1] Sous le titre la Transaction dans la revue l'Artiste
[2] Voir La Terre
Brief Bio Note
Benoît Leclercq is an Assistant Professor of French at High Point University.
His research interests include: Nineteenth-Century French Literature and Culture, Criminality and the Novel, Film Studies, Translation, and Popular Culture in the Foreign Language Classroom.
Keywords
French, novel, crime, city, pastoral, Sue, politique, feuilleton, serial
Location
Room 212
Presentation Year
2017
Start Date
3-23-2017 9:35 AM
Embargo
11-3-2016
Recommended Citation
Leclercq, Benoit P., "Le ressort pastoral dans Les mystères de Paris" (2017). South East Coastal Conference on Languages & Literatures (SECCLL). 4.
https://digitalcommons.georgiasouthern.edu/seccll/2017/2017/4
Le ressort pastoral dans Les mystères de Paris
Room 212
Alors qu’en 1830 le gouvernement français parait ses ambitions d’une teinte résolument extraterritoriale et algérienne, le Paris romanesque continuait d’attirer les ambitieux et de rallier les Rastignac, Saccard et autres Georges Duroy. A contrario de cet exode, on ne trouve guère qu’une minorité à délaisser la capitale pour une Province presque benoite, avec son immobilisme rural et salvateur. En 1832, Derville, désabusé, sonnait alors chez Balzac le signal du retour à la terre : « Moi, je vais vivre à la campagne avec ma femme, Paris me fait horreur. » [1]
Cela étant, quelques 45 ans avant la brutalité agraire d’Emile Zola, [2] et dans les dernières années de la conquête de l’Algérie, Eugène Sue, écrivain d’abord, député socialiste ensuite, prit le parti dans Les Mystères de Paris de proposer des solutions pastorales et exogènes à la corruption et aux inégalités parisiennes.
Nous proposons d’examiner comment Sue oppose au mouvement centripète, parfois délictueux, qui regroupe dans la capitale les convoitises, une communication ténue et subreptice avec une périphérie bucolique, nationale ou étrangère, politique et économique. Dans Les Mystères de Paris, nous montrerons que Sue dessine une politique des corps via une entreprise de dissémination privée et comment le roman feuilleton, orchestrant le mimétisme des aspirations pastorales et tutélaires, a bravé la tendance concentrationnaire observée par Foucault.
[1] Sous le titre la Transaction dans la revue l'Artiste
[2] Voir La Terre