Subject Area

French and Francophone Studies

Abstract

Batouala de René Maran et Force-Bonté de Bakary Diallo sont deux romans écrits par des auteurs noirs pendant les années ’20, la décennie précédant la naissance de la Négritude. Parus à une époque où les auteurs francophones hors de l’Europe étaient extrêmement rares, ces deux textes précurseurs auraient dû marquer leur période. Ce fut le cas pour Batouala qui gagna le prix Goncourt en 1921, l’année même de sa parution. Il ne faut pas non plus oublier qu’il a été embrassé par les champions de la Négritude, un mouvement qui se donnait pour but de rehausser les cultures et les civilisations africaines et noires. Force-Bonté, paru en 1926, pour sa part, est passé inaperçu. En fait, il a été totalement rejeté par les négritudiens sans oublier qu’on l’exclut (presque) toujours des anthologies de littérature africaine francophone. Cette exclusion résulte du fait que l’étude des thèmes développés dans ce roman autobiographique révèle une dévotion sans borne au pouvoir colonial. Cette caractéristique justifie-t-elle cette négation quasi absolue de Force-Bonté ? Une étude superficielle des grandes idées retrouvées dans ce texte renforce ce rejet. Pourtant, une analyse des anecdotes de la vie personnelle de l’auteur fournit des informations sur sa culture et offre une image peu attrayante de la France colonialiste.

En examinant des aspects de la culture et de la civilisation africaine retrouvés chez les deux auteurs et en étudiant les récits de la vie personnelle de Diallo, je me propose de prouver que Force-Bonté soutient la cause de la Négritude.

Brief Bio Note

Myrlène Bruno est doctorante à University of Louisiana at Lafayette où elle a reçu une maîtrise en français. Elle a également obtenu une maitrise en linguistique à Florida International University. Elle rédige présentement sa thèse sur la production du français dans les littératures antillaise et haïtienne. Elle s’intéresse aussi aux littératures africaines et aux enjeux de l’immigration légale et clandestine.

Keywords

Négritude, Culture, Civilisation africaine, Colonialisme, Colonisateur, Colonisé, Décolonisation, Racisme

Location

Room 210

Presentation Year

2015

Start Date

3-27-2015 9:00 AM

End Date

3-27-2015 10:15 AM

Embargo

2015

Share

COinS
 
Mar 27th, 9:00 AM Mar 27th, 10:15 AM

Force-Bonte : un oubli volontaire non justifie

Room 210

Batouala de René Maran et Force-Bonté de Bakary Diallo sont deux romans écrits par des auteurs noirs pendant les années ’20, la décennie précédant la naissance de la Négritude. Parus à une époque où les auteurs francophones hors de l’Europe étaient extrêmement rares, ces deux textes précurseurs auraient dû marquer leur période. Ce fut le cas pour Batouala qui gagna le prix Goncourt en 1921, l’année même de sa parution. Il ne faut pas non plus oublier qu’il a été embrassé par les champions de la Négritude, un mouvement qui se donnait pour but de rehausser les cultures et les civilisations africaines et noires. Force-Bonté, paru en 1926, pour sa part, est passé inaperçu. En fait, il a été totalement rejeté par les négritudiens sans oublier qu’on l’exclut (presque) toujours des anthologies de littérature africaine francophone. Cette exclusion résulte du fait que l’étude des thèmes développés dans ce roman autobiographique révèle une dévotion sans borne au pouvoir colonial. Cette caractéristique justifie-t-elle cette négation quasi absolue de Force-Bonté ? Une étude superficielle des grandes idées retrouvées dans ce texte renforce ce rejet. Pourtant, une analyse des anecdotes de la vie personnelle de l’auteur fournit des informations sur sa culture et offre une image peu attrayante de la France colonialiste.

En examinant des aspects de la culture et de la civilisation africaine retrouvés chez les deux auteurs et en étudiant les récits de la vie personnelle de Diallo, je me propose de prouver que Force-Bonté soutient la cause de la Négritude.